Remous historiques sur le marché du maïs La France reste dans la course quand le chaos règne partout ailleurs
La production mondiale de maïs accuse un fort repli. Les principaux producteurs, au premier rang desquels les Etats-Unis, ont souffert de la sécheresse source d’importants défauts de rendement. La France, moins sensible aux à-coups climatiques, fait partie des rescapés et va jusqu’à maintenir son potentiel de production. Concentrant près d’un tiers de la production européenne, l’origine française pourrait profiter d’un appel d’air sur le marché communautaire selon le niveau de la concurrence du Brésil et de l’Ukraine.
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Les échanges mondiaux de maïs sont fortement perturbés par les défauts de production chez les principaux acteurs du marché. (© Terre-net Média) |
La baisse de l’offre américaine conduit à une réduction globale des échanges mondiaux de maïs. Les Etats-Unis, avec des exportations prévues de 29,2 Mt, ne représenteraient plus que 32,5 % du commerce international contre plus de 50 % généralement (excepté 2010/11). Le marché compte sur la collecte sud-américaine pour compenser partiellement le retrait des Etats Unis. Les productions argentine et brésilienne sont, par conséquent, sous haute surveillance et l’actualité des dernières semaines renforce le sentiment d’incertitude. Plus globalement, toute perspective de contraction de l’offre sud-américaine conduirait à un rationnement supplémentaire de la demande mondiale et jouerait sur les cours.
Difficultés logistiques au Brésil
La dernière note de l’Agpm l’illustre. Alors que les prévisions tablent sur une des plus faibles campagnes d’exportation pour les États-Unis, quelques signes tendent pourtant à démontrer que les ventes pourraient se dynamiser dans les prochaines semaines. En effet, après le Japon, c’est au tour de Taïwan d’annoncer un report de ses achats vers l’origine US suite aux retards de livraison présentés par le Brésil. Les difficultés logistiques rencontrées dans les ports brésiliens semblent ainsi se confirmer. Par ailleurs, en Argentine, les semis progressent lentement. Les interrogations demeurent sur la capacité des producteurs argentins à semer l’ensemble de la sole escomptée (3,4 Mha selon la Bolsa de Buenos Aires).
Du point de vue des prix, le différentiel de cours entre les origines sud-américaines et US se contracte. L’évolution du bilan américain pourrait également donner une nouvelle tendance aux prix en début d’année 2013. Ces origines seraient d'ailleurs actuellement à parité sur le printemps.
Progression des surfaces européennes mais chute de la production de 20 %
L’Union Européenne, en particulier les pays d’Europe Centrale et de l’Est, a également été fortement affectée par la sécheresse. Trois fournisseurs majeurs voient ainsi leur production nettement reculer : la Roumanie (5,7 Mt contre 10,5 Mt en 2011), l’Italie (6,7 Mt contre 9,8 Mt en 2011) et la Hongrie (4,5 Mt contre 8,1 Mt). La production de l’UE s’établirait ainsi à 53,6 Mt en retrait de près de 20 % par rapport à 2011, et ce malgré une progression des surfaces de 8 %. En compensation, les importations de maïs pourraient ainsi atteindre 8 Mt contre 6,3 Mt sur la dernière campagne. Dans son rapport du mois de novembre, Stratégie Grains annonce même 11,5 Mt (octobre/septembre), en deuxième place derrière le record de 2007/2008. L’Ukraine devrait en être, avec le Brésil, l’un des principaux fournisseurs. Ce pays devrait en effet, malgré le sec, atteindre un niveau de collecte comparable à 2011 et ce, grâce à une forte hausse de surfaces. Quant au Brésil, la récente autorisation à la consommation du maïs Ogm Mir 162, lève un réel frein à l’importation de cette origine. La Serbie, fournisseur historique, également fortement touchée par la sécheresse, sera absente du marché.
30 % de la production européenne est française !
Avec une production de 15,7 Mt, la France est le seul producteur majeur européen à conserver son potentiel de production en 2012. Le déficit de l’offre devrait constituer un appel d’air pour le maïs français vers les principaux bassins de consommation communautaires. Les projections de FranceAgriMer de novembre font état de livraisons intra UE à 6,52 Mt, avec une hausse sur l’Italie et, dans une moindre mesure, sur la péninsule ibérique et le Benelux. Même si ces livraisons dépendront du niveau des importations pays tiers. Sur la base des prix actuels, les origines ukrainiennes et brésiliennes restent ainsi fortement concurrentielles au moins jusqu’à la fin de l’année 2012.
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